Pas celle que tu crois de Mhairi McFarlane
Il ne lui reste plus que deux possibilités : subir ou réagir…
Très attachée à la beauté des couvertures de mes livres que je lis, j’ai tout de suite été attirée par celle-ci ! Elle promettait d’être haute en couleur et en légèreté. J’ai toujours admiré le charme des anglais, leur nonchalance et leur flegme… J’étais donc très impatiente de commencer ce roman qui avait tous les ingrédients réunis pour me plaire !
Tout est une histoire de point de vue…
Edie est une jeune femme de trente-six ans secrètement amoureuse d’un de ses collègues de travail. Ils entretiennent une relation platonique mais légèrement ambiguë. Edie espère une évolution de leur lien vers quelque chose de plus romantique et sérieux. Tout serait plus simple, s’il n’était pas en couple avec Charlotte sa collègue depuis des années et s’ils n’avaient pas décidé de se marier. Tout va basculer lorsque Jack, le marié, l’embrasse lors de la soirée et se fait surprendre par sa nouvelle épouse. C’est décidé, Edie sera élue persona non grata du bureau, une chasse à la sorcière va alors débuter. Heureusement que son patron la sauve in extrémis en l’envoyant rédiger la biographie d’un célèbre acteur dans sa ville natale, loin de Londres et des calomnies…
J’ai pris mon pied comme jamais ; je n’ai plus ressenti une chose pareille depuis. Tu sais, cette impression de combler un manque dont on ignorait jusque-là l’existence.
Des personnages décevants…
Bon je ne vais pas y aller par quatre chemins, je n’ai pas totalement adhéré aux personnages. J’ai trouvé malheureusement que celui d’Edie manquait de relief et de maturité. Elle nous entraine malgré nous sur son histoire de trahison et de qu’en dira-t-on… mais reste bloquée, inlassablement, sur cette histoire. J’aurai aimé la voir évoluer plus vite et non sans attendre les derniers chapitres. Une évolution que l’on est en droit d’attendre vu son âge. J’ai, en revanche, beaucoup aimé son style vintage fou et son groupe d’amis tout aussi hors du commun. J’ai aimé son physique de pin-up des 50’s tout en forme et en douceur.
– Si on espère des gens qu’ils lisent dans nos pensées, on peut toujours attendre. Un de mes anciens profs d’art dramatique nous disait que tout ce qu’on gagne à attendre, c’est un cancer. C’était un vrai rigolo… Ce n’est pas ta faute, poursuivit-il en apercevant son sourire pâle. C’est humain. Il faut simplement ne pas avoir peur de regarder les choses en face, et apprendre de ses erreurs pour ne plus les répéter.
Elliot Owen a manqué quant à lui d’assurance. Pour un homme de sa position, au vu de son talent et de popularité avec la gente féminine, j’ai été déçue qu’il se lance qu’à la fin pour assumer ses sentiments et se déclarer… Bien qu’en y pensant c’est Edie qui a fait tout le travail ! Il m’a, néanmoins, touchée dans son histoire et ses craintes. Il nous ouvre les yeux sur le côté sombre de la célébrité.
On tourne autour du pot…
Lorsque je dis que j’aime le flegme britannique, je ne m’attendais pas à ce que l’histoire traine autant en longueur… J’ai mis du temps à lire ce livre car je trouvais que l’histoire peinait à démarrer et à chaque fois que je pensais que les personnages avançaient, Edie nous replongeait dans sa mésaventure nuptiale. J’ai eu souvent envie de lui crier d’avancer et d’arrêter de se morfondre. Et quand ENFIN, l’auteur nous offre le dénouement attendu, on se retrouve avec une fin complètement inattendue, une issue que l’on n’imagine pas plausible dans une romance…Et pourtant, Mhairi continue de nous dérouter du début à la fin.
– Ha ha ! J’ai trente-cinq ans, alors je ne suis pas toute jeune. Ni belle d’ailleurs, mais c’est gentil de votre part.
Margot fit tomber ses cendres dans le cendrier.
– Vous avez tort. Et quand vous finirez par le croire, il sera trop tard. Ne laissez pas les soucis gâcher votre jeunesse, ma jolie. Vous serez vieille et moche bien assez vite.
Pas que du négatif…
Même si la plume de l’auteur a manqué à mon sens de fluidité et de légèreté, elle n’en reste pas moins très bonne. J’ai beaucoup aimé les sujets qu’elle y aborde : les effets néfastes des réseaux sociaux avec les cancans et les chasses aux sorcières, le mal que peuvent faire des fausses rumeurs pour se marrer sans se soucier si cela blesse ou non la personne concernée, mais aussi la solitude, l’abandon, le deuil, la dépression… Tous ces sujets de société que l’on n’aborde pas assez souvent dans les romances…
– La saudade.
– Pardon ? cria presque Elliot par-dessus le brouhaha.
– C’est un mot portugais qui n’a pas vraiment d’équivalent. Une sorte de profonde mélancolie au souvenir des choses ou des êtres qui nous manquent, et dont on sait qu’on ne les retrouvera peut-être plus jamais, même si on ne peut s’empêcher de l’espérer. Comme une nostalgie puissance mille, super chargée en émotions. L’amour qui demeure quand on a perdu quelqu’un.
En bref…
Une histoire qui aurait pu être meilleure si le ton donné n’avait été aussi lent. Je n’ai pas été comblée à la hauteur de mes attentes mais cela reste néanmoins une belle expérience ! Comme je regrette de ne pouvoir parler avec les auteurs parfois, afin de leur demander plus de précisions sur certains points de lecture…